Nutriscore et charcuterie, et le plaisir dans tout ça ?

30/10/2020

 

Le nutriscore, un indicateur nutritionnel simplifié

Devant la recrudescence des maladies liées à l’alimentation, comme l’obésité qui concerne aujourd’hui 17% des français - un taux qui a presque triplé au cours des 50 dernières années- les pouvoirs publics ont souhaité accompagner les populations face à leurs choix nutritionnels, en créant le nutriscore. Les aliments transformés sont de plus en plus nombreux sur le marché, les listes d’ingrédients sont parfois complexes, et les valeurs nutritionnelles ne sont pas toujours simples à lire pour des consommateurs non-aguerris. De ces constats sont nées les initiatives visant à proposer un indicateur simple, pour aider les consommateurs à faire leur choix. Ainsi, après de nombreuses concertations entre les industriels, les distributeurs, les consommateurs, les autorités sanitaires et scientifiques, et après plusieurs propositions, ce logo du nutriscore a été conçu, en s’appuyant sur les travaux du Pr Serge Hercberg et de son équipe, ainsi que de l’ANSES et du Haut Conseil de la Santé Publique.

 

Il est basé sur une échelle de 5 couleurs, allant du vert foncé à l’orange foncé, chaque couleur étant associée à une lettre de A (la meilleure note) à E (la plus mauvaise) pour faciliter la lecture. Ce logo nutriscore est calculé de la manière suivante :

  • D’un côté, les composantes dites « négatives », qui sont les acides gras saturés, les sucres, le sel, et la valeur énergétique totale des produits.
  • De l’autre, les composantes « positives » qui sont les protéines et les fibres, ainsi que les fruits et légumes. On obtient un total de points négatifs auquel on soustrait les points positifs. Plus la note est basse, plus on se rapproche du A, vert foncé.

 

 

Nutriscore et charcuterie : amis ou ennemis ?

Si on prend l’exemple d’un jambon cuit supérieur comme par exemple notre jambon cuit LABEL ROUGE DD, notre nutriscore final est le « C », orange clair. En effet, nous avons des points pour les nutriments et aliments à favoriser, car notre jambon cuit est riche en protéines, et très faible en sucres. En revanche, le taux de sel ainsi que leur teneur en acides gras saturés comptent comme étant des nutriments à limiter, et ne permettent pas d’être en vert ! Pour cela il faudrait fabriquer un jambon à teneur réduite en sel. 

L’emploi du nutriscore n’est pas obligatoire, néanmoins il a été adopté par plus de 200 entreprises depuis sa mise en place officielle en 2017. A compter de janvier 2021, il sera obligatoire dans les supports publicitaires notamment à la télévision, afin de mettre en garde les personnes jugées les plus sensibles à l’écart de la malbouffe, par exemple enfants, et adolescents.

 

On peut mettre en avant 2 bénéfices indiscutables pour ce logo : il permet, surtout dans le cas des produits complexes, comme les plats préparés, de comparer très rapidement entre eux deux mêmes produits de marque différente, et cela encourage de fait les industriels à améliorer leurs recettes pour avoir une meilleure note, ne serait-ce que pour s’aligner sur le concurrent par exemple ! Cela instaure un challenge nutritionnel entre les entreprises, qui prend la forme de cercle vertueux.

 

 

Le nutriscore, oui mais…

Le revers de la médaille, est de créer un effet discriminant sur les produits « plaisir », comme cela peut être le cas des produits de charcuterie. Les salaisons sèches, de par leur taux de sel, vont systématiquement être mal notées, et on ne peut malheureusement pas au travers du nutriscore, voir les effets positifs de leurs apports en micronutriments comme les vitamines du groupe B, les minéraux tels que le zinc, le sélénium, le fer…, le savoir-faire ancestral du fabricant, le lien à notre histoire culinaire, et à notre terroir, la convivialité du moment de partage des produits de charcuterie à l’apéritif. Le nutriscore ne permet pas non plus d’appréhender le régime alimentaire dans son ensemble, il ne doit donc pas se substituer à une véritable éducation nutritionnelle.

 

Donner un indicateur nutritionnel comme le nutriscore, pour aider le consommateur est une bonne chose. Mais celui-ci doit malgré tout garder son pouvoir de discernement, et faire ses choix en pleine conscience, et sans culpabilité. La bonne charcuterie, c’est avant tout un plaisir du quotidien et il est important de se faire plaisir par les temps qui courent…

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