Les protéines alternatives nous mettent-elles en appétit ?

07/02/2023

Face à une démographie mondiale galopante, les besoins en alimentation augmentent. Produire une alimentation suffisante, de qualité et surtout plus durable fait partie des nouveaux enjeux de sécurité alimentaire auxquels la filière agroalimentaire est confrontée. Les protéines alternatives apparaissent comme une solution efficace pour réduire la consommation de viande et l’impact environnemental. Avec les protéines alternatives, sait-on vraiment ce qui se trouve dans nos assiettes ? Quel avenir pour notre agriculture ? ABC, votre fabricant de jambon cuit vous livre ici des éléments de réponses.

 

 

Les protéines jouent un rôle essentiel dans notre organisme. Ces nutriments essentiels sont présents partout dans les aliments que nous consommons, qu’ils soient d’origine animale (viande, poisson, œufs etc.) ou végétale (légumes, céréales etc.). Néanmoins, toutes les protéines ne se valent pas, car leur composition et leur digestibilité peuvent varier en fonction des aliments. D’ici 2050, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) estime à 60% la hausse de la demande mondiale en protéines. La faute à une croissance démographique exponentielle, il faudra nourrir 9,5 milliards d’individus contre 8 milliards aujourd’hui. La question de la disponibilité et l’utilisation des ressources alimentaires est aussi en cause. Dans ce contexte, les protéines alternatives ou protéines « du futur » apparaissent comme un levier pour satisfaire les besoins des consommateurs et limiter le risque écologique. Avec les protéines alternatives au menu pour les années qui viennent, on est en droit de s’interroger sur la manière dont va évoluer notre alimentation quotidienne.

 

 

En Asie, aux USA, du poulet cellulaire à la carte

 

 

Du poulet artificiel, cela vous tente ? Aux USA, la viande artificielle vient de franchir un nouveau cap. En effet, en fin d’année 2022, la Food and Drug Administration (FDA) a donné son feu vert pour la viande de poulet cellulaire en provenance des laboratoires de la start-up californienne Upside Food. Un acte fort en direction de la culture cellulaire même s’il est plus question de sécurité alimentaire que d’accessibilité immédiate. En effet, cela ne signifie pas que les consommateurs d’Outre-Atlantique pourront se nourrir demain avec du poulet « de laboratoire » contrairement aux consommateurs d’Asie du Sud-Est. Servir du poulet artificiel est une pratique déjà répandue dans certains restaurants de Singapour et jugée comme sans danger pour la consommation par les autorités sanitaires. Cette pratique consiste à cultiver des cellules animales dans un réacteur, en leur fournissant la nourriture nécessaire pour les faire croître.  Plusieurs starts up travaillent activement sur des projets de viande cellulaire, dans la perspective de réguler la consommation de viande et limiter le risque climatique. Toutefois, produire de la viande en laboratoire est coûteuse car expérimentale. Loin s’en faut, si ces nouvelles pratiques de fabrication de viande séduisent les défenseurs de la cause animale, le consommateur français reste attaché à une expérience culinaire avec de la viande issue de l’élevage conventionnel

 

 

 

La viande végétale : étonnante et ultra transformée

 

 

D’après The Good Food Institute, 1 Français sur 4 consomme de la viande végétale tous les mois, au détriment de la viande animale. Nuggets, saucisses, steak ou lardons végétaux, les consommateurs ont l’embarras du choix. Malgré cette tendance, le marché prometteur des substituts de viande est à la baisse. En cause ? Le contexte inflationniste et la difficulté pour les marques et les distributeurs d’avoir des produits à la fois accessibles en prix et bons. Certaines marques emblématiques de substituts végétaux ont dû revoir leurs ambitions. C’est le cas de Beyond Meat, l’un des plus producteur américain du secteur, qui a vu son chiffre d’affaires chuté à 753 millions de dollars en 2022. Côté français, les sites de fabrication continuent de fleurir avec l’ouverture de Umiami en 2023, qui a installé son unité de production spécialisée dans la fabrication de produits alternatifs à la viande en Alsace. Considérée comme une alternative responsable à la viande animale, la viande végétale se révèle étonnante. Elle est surtout bien souvent ultra transformée et peine à s’imposer durablement dans l’assiette des Français, notamment en raison d’une offre alimentaire qui s’appuie sur des produits qui contiennent des colorants, texturants, arômes, pour imiter ou ressembler à la viande. 

 

 

 

 

Manger des insectes, c’est bon pour la planète…

 

 

Mangez des insectes, c’est une pratique nouvelle et surtout écologique ! Autorisés pour partie depuis 2021 dans l’alimentation humaine par la communauté européenne, chenilles, sauterelles, coléoptères, ça se mange et cela nourrit. Selon la FAO (Food and Agriculture Organisation), les insectes sont considérés comme une alternative responsable aux protéines animales face au manque de ressources naturelles et à la croissance de la population mondiale. En effet, l’élevage d’insectes produirait 1/100e des émissions de gaz à effet de serre d'une production équivalente de bovins ou de porcs. Un taux de conversion alimentaire hors norme qui ne coïncide pas avec les conditions d’acceptabilité des ces nouveaux modes de consommation. L’entomophagie* est une pratique émergente en Europe et notamment en France ou seulement 25% des hommes et 13% des femmes se disent prêts à consommer des insectes cuisinés.  L’alimentation est un enjeu majeur pour les prochaines décennies : au cœur de nos actions, il nous faut définir comment faire cohabiter l’agriculture, l’élevage et l’environnement. Pour préserver nos richesses et notre patrimoine gastronomique, l’agriculture de demain doit repenser son modèle afin de le rendre meilleur pour la santé des hommes et de l’écosystème. Le futur alimentaire qui se dessine est moins carné avec un agencement à optimiser des cultures et des élevages, porté par une agriculture qui se doit de rester vivante et décarbonée.

 


Entomophagie : action de consommer des insectes par les hommes

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